Archive for août 2011

Ce petit chose

août 26, 2011

Il y a certains moments où j’aimerai bien être croyant. A pouvoir faire une prière qui me soulagerait. Avoir la foi, sentir une présence écrasante et bienveillante en chaque mouvement d’air, savoir que je ne suis pas seul. Pouvoir communier avec cet inconnu en lui donnant tout ce que je suis, lui remettre entre les mains et lui demander de l’aide, du soutien.

Mais je ne suis pas croyant. Je n’ai pas la foi. Pour avoir été à deux doigts de l’être, pour avoir physiquement ressenti cette présence, je sais que je ne suis pas croyant. Ce que j’ai ressenti pendant un certain temps s’est éteint.

Ca doit être bien d’avoir le sentiment que l’on n’est jamais seul et qu’il y a toujours de l’espoir. J’ai vu des gens très pieux dans ma famille. Dans les moments les plus douloureux, ils ont ce petit chose auquel se raccrocher. Ils ne baissent pas les bras, prient leur dieu et continuent de croire. Peu importe ce qu’il se passe.

Bien sûr il y a aussi toute la bêtise qui entoure les religions. Mais ces petits moments là. Ceux où malgré l’adversité, la peine qui se lit sur leurs visage, vous voyez aussi une certaine confiance, le courage et la force d’affronter ce qu’il se passe / va se passer.

Brève du 25 Août 2011

août 25, 2011

Je me sens mal au travail, j’ai demandé à Karen si on pouvait manger ensemble à midi parce que je n’avais pas envie d’aller manger au resto avec d’autres collègues dont certains que je n’aime pas et qui ne m’aiment pas. Elle m’a dit oui, et m’apprends maintenant qu’on sera avec deux collègues à elle bien lourds. Sur ce Nick m’appelle pour m’engueuler parce que j’ai oublié de lui rendre son portefeuille.

Journée de merde.

Les questions du moment

août 19, 2011

Notre soirée de PACS sera-t-elle réussie? Est-ce que les gens vont s’amuser, vont trouver le repas bon, en garderont un bon souvenir ? Ma chef que j’ai invité à une autre époque va-t-elle venir ? Et si oui, comment vais-je le vivre ? (très mal à mon sens)

Vais-je pouvoir me sortir de ce poste de merde dans lequel je baigne depuis plus de quatre ans maintenant? Toutes les démarches que j’ai entreprises vont-elles payer? J’en ai plus que besoin : non seulement le travail ne m’a jamais plu mais je suis dans une situation plus qu’inconfortable au niveau de ma hiérarchie. Ma chef est une ancienne collègue avec qui je m’entendais plus que bien mais qui a bien changé depuis et qui est devenue… caractérielle, pour le moins.

Et si mon changement de poste a lieu, dans le courant de l’année 2012 comme on me l’a laissé entendre (avec tout ce que cela sous-entends comme incertitude…) cela se passera-t-il bien? Arriverai-je à m’intégrer dans une nouvelle équipe, aimerai-je toujours ce métier? (ça ne pourra pas être pire qu’aujourd’hui, de toute façon).

Comment se passera l’année prochaine avec Nick?
Grande question, celle-ci. Nous avons vécus sous le même toit depuis deux ans non stop, et disons que l’année d’avant était du même topo, soit trois ans ensemble. A presque tout faire ensemble. Ce qui a ses avantages et ses inconvénients. Nous allons passer à un autre régime puisque pour raison professionnelle, Nick ne rentrera pas à la maison trois soirs par semaine à partir du mois de Septembre.
Comment va-t-on aborder ce virage? Je n’ai pas de doute sur mes sentiments pour lui. En revanche, comme j’ai déjà pu l’évoquer ici, il existe un certain dédoublement de personnalité sur la notion de fidélité, entre nous. Il y a chez Nick cette façade officielle qui refuse chez moi toute forme d’attirance envers d’autres garçons, qui conchie l’infidèle et qui fait de « l’aventure » un faux pas impardonnable et destructeur. Ce qui ne me dérangerait pas plus que ça si je n’avais eu la preuve, à plusieurs reprises, d’un tout autre état d’esprit lorsqu’il est seul. Comme déjà évoqué, je sais qu’il a été infidèle virtuellement. Et je parle bien de sexe. J’ai fini par l’être aussi. Cela n’a rien changé pour moi. De l’être, et de savoir que lui l’est. Tant qu’il n’a pas de sentiments pour les autres…
Cela dit, j’ai vu dernièrement autre chose qui m’a mis mal à l’aise. Lorsque nous sommes en soirée, Nick est de plus en plus entreprenant avec nos amis masculins. J’ai toujours plus ou moins vu son manège mais ces derniers temps, il me saute encore plus aux yeux. Emmanuel s’est mis à la musculation ? (et il est vrai que ça se voit avec son T-shirt moulant) Nick use de ce prétexte pour tâter la marchandise. Quand je lui dis que cela ne m’a pas plu le soir, il me répond que ce n’était pas du tout du désir, pas de l’attirance sexuelle, mais de la curiosité. Le week-end dernier, il a poussé un de nos autres amis à se mettre à poil. Le type est un métis mesurant 1m80, militaire, musclé, vous voyez le genre. A un autre moment, il a fait semblant de l’embrasser sur la bouche. Bref, du rentre dedans. Sous prétexte de l’humour il a carrément des attitudes de drague.
En soi, pour ce qui est du physique, je ne sais pas trop quoi en penser. En revanche, ce qui me met plus mal à l’aise c’est de voir qu’il se laisse facilement envahir par son désir et que l’année prochaine il sera seul et angoissé et j’ai peur qu’à un moment ou à un autre, il se laisse charmer par un autre pour trouver du réconfort. Si ce n’est qu’un plan cul, je pense que cela ne me dérangera pas (fondamentalement, il n’y a pas de différence entre un plan cul physique et un plan cul virtuel, le résultat est le même : on s’est foutu à poil et on a joui avec un autre).
Ce qui m’inquiète plus, c’est que si c’est avec la même personne (un collègue par exemple) et de façon répétée, il y aura un jour ou l’autre des sentiments. Et là c’est une menace beaucoup plus sérieuse pour mon couple à mon sens qu’une vulgaire partie de jambes en l’air.

En dehors de ces considérations sur la fidélité, j’ai aussi tout simplement peur qu’il ne se sente pas bien étant donné la difficulté du poste qu’il prend. Ceux qui me suivent depuis plusieurs années déjà savent que Nick a un sacré passé au niveau des crises d’angoisse et je n’ai pas envie qu’il re-sombre là dedans.
Enfin, les relations où il faut régulièrement utiliser le téléphone parce qu’il n’y a pas d’autres moyen de communication ont tendance à cristalliser les moments de blues, les incompréhensions et les malentendus à l’origine de disputes. Et ça, ça ne me manquait pas.

Salut Stéphane

août 12, 2011

 

Cette nuit encore.

 

Nous nous sommes croisés dans un supermarché. Tu étais avec Alexandre. Je soupçonne qu’il y a quelque chose entre vous mais je n’arrive pas à savoir quoi.

 

Nos regards se sont croisés. J’étais seul. Tu t’es approché de moi, Alexandre est parti.

 

« Salut Stéphane.

 

-Salut Lucas »

 

Nous avons parlé un moment. Tu m’as demandé si le fait que tu passes du temps avec Alexandre me dérangeait. Je t’ai répondu que non. Que quoi qu’il y ait entre vous, j’étais content pour toi. Que je ne m’étais jamais expliqué vraiment sur mon comportement d’il y a un an et que je comprenais que tu aie pu m’en vouloir.

 

Tu m’as souris, et je t’ai expliqué que j’avais pris la décision de rester avec Nick. Que dès lors, je ne pouvais pas prendre le risque d’être tenté. Parce que tu me plais physiquement et que tu as l’air d’un gentil garçon. J’ai préféré couper court à tes tentatives de rapprochement parce que je ne me voyais pas venir chez toi en compagnie de Nick alors que tu m’as dragué et que j’y ai répondu, même si rien ne s’est jamais passé.

 

Je n’ai pas voulu parce que tu es dangereux, parce que tu m’as séduit une fois et que plus je passe de temps avec toi, plus je risque de me faire séduire à nouveau. Parce que tu me plais encore. Alors que je suis amoureux de Nick, que je vais me marier avec lui et que je n’ai pas envie de le perdre.

 

Tu as souris encore. Tu m’as dit que tu comprenais. Tu m’as pris dans tes bras, un simple geste de tendresse teinté d’une envie que tu ne peux pas cacher. Malgré Alexandre.

 

Et moi, j’ai été pris d’une violente envie de t’embrasser. Je n’y ai pas cédé. En revanche, je n’ai pas pu m’empêcher de te faire comprendre que tu me troublais toujours autant. Je me suis maudit pour ça.

 

Et puis je me suis réveillé. Troisième rêve en peu de temps sur le même sujet, avec à peu près le même scénario. L’endroit est différent, mais le fond est toujours le même.

 

Dans la vie réelle, nous continuons à nous ignorer superbement, sauf quand nous nous retrouvons vraiment face à face. Alors nous nous saluons et échangeons un sourire qui montre tout ce qui s’est passé et qui est resté en suspens pour qui sait voir. Un goût d’inachevé. Sûrement pour rien, d’ailleurs. Tous les débuts de flirt vous font voir la promesse du grand amour. Souvent trompeurs.

 

Je suis rationnel. Je sais ce que je fais avec Nick, j’en ai envie, je cerne mieux qui il est maintenant et je ne regrette pas de ne pas m’être séparé de lui. Mais j’ai beau mettre des barrières de distance pour éloigner le plus possible Stéphane de moi, j’ai toujours un pincement au cœur lorsque je le voir, et mon inconscient lutte pour que j’y repense.

Une petite bulle

août 4, 2011

Ces derniers jours, lire certains blogs m’a donné envie de me confier un peu par écrit.

Quel étrange mois que le mois d’Août. Comme tous les ans, je reviens de vacances et le reste du monde, le reste de mon monde, part à la mer, à la montagne, à l’étranger. Une impression de calme au travail alors que la charge est toujours aussi importante. Un mois vraiment particulier qui donne envie de s’évader lorsque l’on se retrouve assis le cul sur sa chaise à roulette pour gagner sa croûte.

C’est aussi un moment de l’année où j’ai du temps pour penser ce qui ne me rassure jamais vraiment. Je n’aime pas avoir trop de temps pour penser, je finis souvent par me poser des questions inutiles sur ma vie, mon travail, mes amis, ma famille, mon mari. Inutiles non pas parce que dénouées de sens, mais parce que sans réponses absolues.

Par contre, ce vieux fantasme revient systématiquement pendant le mois d’Août. Je le retrouve avec plaisir, tristesse et horreur à la fois, puisque comme tout fantasme qui se respecte, je ne le réalise pas. Parce que je pense que je ne peux pas. Parce que je pense que si je le réalise, il y aura des conséquences sur ma vie de tous les jours.

Un soir en sortant du travail, éteindre mon ordinateur. Monter dans ma voiture, démarrer, prendre la route pour mon domicile. Et puis, à un moment donné sur le trajet, prendre une sortie que je ne prends normalement pas. Rouler, rouler, le soleil, les fenêtres ouvertes, la musique et le vent. Rouler encore et atterrir dans un endroit secret, où personne ne me connaît. A la plage, ou à la campagne. Garer ma voiture, marcher un peu, m’asseoir et ne penser à rien, regarder. Sourire, trouver un endroit où m’endormir. Lire la journée entière, me laver nu dans une rivière, bronzer sans personne. Sans téléphone, coupé du monde mais pas trop, juste reculé. Ne plus penser qu’à trouver de quoi manger, passer du temps au soleil. Ne pas penser aux autres, ne pas penser aux contraintes, ne pas penser aux choses modernes, à la voiture, à la télévision, à internet, au travail, aux factures, à la rentabilité, à l’apparence.

Le fantasme que je retrouve avec plaisir parce que pendant quelques minutes, avant de revenir à la réalité, je m’évade un peu.

J’aimerais beaucoup faire ça, mais mon entourage ne comprendrait pas.

Ma famille penserait que je suis en train de faire une dépression nerveuse. Mon mari penserait que je ne l’aime plus si j’ai envie d’un moment sans personne, donc sans lui. Mes amis prendraient mal que je ne profite pas de mon temps libre pour ne pas les voir.

Alors que j’aime tous ces gens. Mais parfois, juste une petite bulle secrète d’égoisme.

Quand j’entends parler à la radio, hier, d’un prêtre qui est parti en randonnée VTT et qui a disparu, que les autorités parlent de disparition volontaire… Je peux comprendre cette envie. Je ne voudrais pas disparaître à tout jamais. Mais quelques jours. De temps en temps.

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